Nos villes sont actuellement construites en béton. Comment passer au bois?

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Plus de la moitié de la population mondiale se concentre dans les villes ; un chiffre qui devrait passer à 68 % d’ici 2050 d’après les estimations de l’ONU. La plupart des urbanistes multiplient les projets de construction, de plus en plus poussés à user de méthodes plus vertes, moins chères et plus rapides que jamais. Si une telle évolution est possible, c’est grâce aux progrès des produits de bois transformé.

La ville de Trondheim, en Norvège, a réussi à amorcer cette transition. Découvrez comment.

Les urbanistes doivent surmonter un défi de taille : le bois présente certes de nombreux avantages, mais il faut d’abord pouvoir réaliser la transition. À l’heure actuelle, l’acier et le béton représentent 80 % des matières premières utilisées dans la construction.

« Les urbanistes ont besoin de soutien, de données et de formation pour passer à la construction au bois », déclare Sabina Leopa, Directrice adjointe d’Urbasofia, une entreprise d’aménagement urbain et régional qui soutient plusieurs projets de développement urbain de l’Union européenne.

Pour la ville de Trondheim, au nord de la Norvège, le succès est sans équivoque. Son histoire avec la construction en bois remonte à 200 ans, et a parsemé les rues de bâtiments colorés. Ces dernières années, la ville a pris les choses en main pour passer à l’étape supérieure de la construction durable, grâce à des solutions en bois.

Quand nous avons demandé aux urbanistes de Trondheim de partager le secret de leur réussite durable, ils s’en sont donné à cœur joie. Voici leur méthode en six volets destinée aux villes qui souhaitent suivre les traces de leur faible empreinte carbone:

1. Inspirer et former

2. Construire avec du bois

3. Créer des politiques et des mesures d’incitation

4. Définir des objectifs climatiques

5. Utiliser et créer des banques de connaissances

6. Collaborer

Avantages environnementaux

Calculez l’évaluation du cycle de vie (LCA) des structures en bois dans votre ville. Chaque m3 de bois élimine environ 750 kg de CO2 présent dans l’atmosphère et stocké dans 200 kg de carbone. Indiquez les LCA d’un bâtiment de votre ville pour mettre en valeur les avantages de la construction en bois: #theWoodHouseEffect.

Moholt 50/50 projet à Trondheim, en Norvège, 2016. Les trois premières tours ont été construites en seulement 18 mois!

Photo: Tiina Nykänen, 2017 MDH Arkitekti | Woodcon

1. Inspirer et former

 Les constructions en bois ont commencé à se populariser en 2006, lors du lancement de l’initiative Trebyen/WoodTown, un projet sur 4 ans destiné à promouvoir l’usage du bois dans les nouveaux bâtiments. Comme dans beaucoup de villes, plusieurs projets avaient déjà été menés à bien avec du bois, ce qui a servi de base d’inspiration. Borkeplassen, un projet avant-gardiste de 9 000 m² lancé en 2003, a permis de révéler tout le potentiel des constructions en bois modernes et a démontré les avantages de ce matériau quant à l’environnement, à la technologie et au bien-être.

« Après l’initiative Trebyen, la ville a pu se lancer plus facilement dans la construction de plusieurs structures publiques en bois », explique Tore Myrvold, chef de chantier pour la mairie de Trondheim. Au cours de cette période, « nous avons pu établir une base de connaissances en construction et bénéficier d’un soutien très tôt ; des conditions idéales pour accélérer le changement [vers l’usage du bois dans le bâtiment]. »

Bien-être

Grâce au bois, le taux de bien-être augmente de 13%, et celui de la productivité de 8%. En savoir plus: #theWoodHouse Effect. 

2. Commencer à construire les bâtiments publics de la ville avec du bois

Le secteur public représente le client principal de l’industrie de la construction. Il revient ainsi aux municipalités de rendre l’ensemble du secteur plus durable grâce à l’adoption du bois comme matériau de construction. Lorsque les villes se lancent dans la création d’écoles, de logements sociaux, etc., elles peuvent faire le choix du renouvelable pour souligner les avantages de la construction en bois. C’est aussi l’occasion d’acquérir sur le terrain l’expérience nécessaire à l’usage de nouveaux matériaux.

Depuis le début de l’initiative Trebyen, plusieurs projets municipaux ont vu le jour : des écoles et crèches, le Norwegian Institute for Natural Research (Institut norvégien de recherche sur la Nature), et Moholt 50|50. Ce dernier est une série de tours d’immeubles destinés à loger des étudiants. On y trouve d’autres structures, comme une bibliothèque, un centre médical et une salle de sport. Très vite, les habitants ont ressenti les bienfaits de structures en bois dans lesquelles vivre et travailler. En parallèle, les entreprises de construction ont acquis un savoir précieux au contact de nouveaux matériaux, qui leur ont d’ailleurs apporté bien plus de plaisir au travail.

 Photo: Moholt Kindergarten, Trondheim, Norway, 2017 MDH Arkitekti | Woodcon

Progrès technologiques

Utilisez des outils numériques gratuits pour personnaliser sans efforts les éléments clés de composants, tels que les sols, les panneaux de porte et les poutres. En collant entre elles des couches de produits du bois, on obtient des niveaux de solidité similaires à ceux de l’acier, mais pour un résultat 80% plus léger. Le bois transformé est préfabriqué sous forme de grands blocs, ce qui réduit le nombre de livraisons à effectuer sur les chantiers.

3. Créer des politiques et des mesures d’incitation

Sous l’influence des régulations et des mesures d’incitation visant à supprimer les émissions polluantes lors de la construction, il devient de plus en plus courant de se passer de l’acier et du béton. Bien qu’ils soient responsables de plus de 8 % des émissions de CO2 dans le monde, ils constituent encore des matériaux populaires. Les villes ont le pouvoir de casser les codes de la construction pour faciliter l’usage du bois. En 2016, Trondheim a ratifié une Stratégie environnementale pour la construction qui a placé la ville en tête de l’innovation liée au bois dans les projets de construction. Aujourd’hui, dans ses appels d’offres pour des projets municipaux, Trondheim exige des émissions de gaz à effet de serre plus faibles, et encourage l’utilisation du bois pour assurer le respect de ces exigences.

4. Définir des objectifs climatiques

Les initiatives climatiques sont le moteur de projets plus durables au sein d’une ville. Ils font office de référence dans l’évaluation des progrès effectués. Par exemple, Trondheim redouble d’efforts pour atteindre les objectifs fixés lors de l’accord de Paris sur le climat, conformément aux directives de l’ONU. L’usage du bois pour de nombreux projets figure désormais dans sa liste de priorités. Dans l’idéal, la ville espère réduire ses émissions de 80 % d’ici 2030, par rapport aux chiffres de 2009, ce qui implique la création de bâtiments et de chantiers non polluants d’ici là.

5. Utiliser et créer des banques de connaissances

Pour une transition plus souple, une base de connaissances bien développée s’impose. « Cela fait des dizaines d’années que nous incluons du bois dans les édifices de Trondheim, affirme Anna Castanheira, architecte participant à l’initiative Trebyen. Nous disposons également d’une université technique très impliquée dans les recherches sur l’usage du bois. » À Trondheim, un habitant sur sept travaille dans le secteur du savoir et de l’innovation, notamment en lien avec la technologie verte. Il existe donc une base de connaissances solide à exploiter. Pour les villes qui ne connaîtraient pas la même chance, la centralisation des standards régionaux pourrait s’avérer tout aussi intéressante si les entrepreneurs pouvaient y avoir accès. Les constructeurs ont besoin de connaître les exigences à respecter en matière d’isolation, de protection contre le vent, etc. Plus ils y accéderont facilement, mieux ils pourront faire leur travail. Les villes jouent un rôle clé, car elles mettent en place des noyaux de connaissances et les alimentent à mesure que les standards évoluent.

6. Collaborer

Pour Anna Castanheira et Tore Myrvold, si une ville souhaite réduire ses émissions et se lancer dans les matériaux renouvelables, elle doit se rapprocher des experts sur le sujet. À Trondheim, une politique spéciale incite les parties prenantes à collaborer, dans le but de partager les connaissances et d’élever les compétences de chacun dans ce domaine. Résultat : la région regroupe maintenant plusieurs talents dans le secteur de la construction en bois moderne. 

Grâce à des collaborations locales, il est possible de traiter des problèmes pratiques propres à une région, et de gérer l’évolution du climat local ainsi que des ressources en bois. Par exemple, les entrepreneurs peuvent s’inquiéter des « effets de la pluie, de l’eau et de la neige sur leurs projets à base de bois, nous confie Tore Myrvold. Si les constructeurs pensent qu’un produit va leur poser trop de problèmes, ils auront tendance à le mettre de côté. Or, s’ils bénéficient d’une collaboration d’experts, ils apprendront que les produits du bois sont séchés et étanchéifiés pour ne pas souffrir des conditions météorologiques. » Si cette information leur est donnée par un représentant commercial, elle sera perçue comme moins fiable qu’en provenance d’un autre entrepreneur qui a déjà de l’expérience sur le terrain et qui a surmonté le même problème dans la même zone pour mener à bien un projet similaire.

En somme, nos villes sont plus en mesure que jamais d’accomplir un objectif essentiel : la construction durable. Comme nous le prouvent les progrès réalisés dans les produits du bois et le succès retentissant de Trondheim, il est possible de construire avec ce matériau, dont le jeu en vaut la chandelle. Pour effectuer cette transition, la construction d’une simple structure en bois ne suffit pas. Les municipalités représentent un acteur central qui peut faire ses premiers pas de bien des manières : mener des campagnes d’information du public, ajuster la politique, alimenter des noyaux de connaissances, participer à des initiatives en faveur du climat, ou encore collaborer pour faire la différence.