Les meilleurs matériaux pour construire des villes durables

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Nos villes grandissent. Près d’un million de personnes emménagent dans l’une d’entre elles tous les 10 jours. Alors que les efforts se poursuivent pour trouver des moyens de loger chacun dans nos villes en pleine expansion, l’une des principales préoccupations est le choix des matériaux utilisés pour construire des bâtiments, aujourd’hui et demain.

Les matériaux de construction représentent un enjeu important car 70 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent des villes1 et 38 % des émissions liées à l’énergie proviennent du secteur de la construction2. Lors de son discours de 2020 sur l’état de l’Union, la présidente de l’Union Européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré : « Ils doivent devenir moins gaspilleurs, moins chers et plus durables. »

Mais Mme von der Leyen a également pointé vers une direction future. « Nous savons que le secteur de la construction peut même être transformé en puits de carbone et cesser dès lors d’être une source de carbone, si l’on utilise des matériaux de construction organiques tels que le bois et des nouvelles technologies telles que l’intelligence artificielle. »

Quid de la feuille de route?

Mais est-ce aussi simple ? Pouvons-nous simplement effectuer une transition vers le bois et utiliser des technologies intelligentes pour réduire les émissions ?

« Il n’existe aucun manuel sur ce sujet, » explique Sabina Leopa, directrice adjointe d’Urbasofia, une entreprise d’aménagement urbain et régional qui soutient plusieurs projets de développement urbain au sein de l Union Européenne. Sabina Leopa travaille également sur Build-in-Wood, un projet Horizon 2020 financé par l’Union Européenne visant à augmenter fortement la proportion de constructions en bois.

« Lorsqu’on aborde un sujet tel que la mobilité durable, nous disposons d’initiatives, de guides et de plans d’adaptation au changement climatique. Mais quand il s’agit de décarboniser nos bâtiments, les villes se demandent comment procéder, et nous n’avons aucune directive à leur communiquer, pour l’instant. »

Sabina Leopa reste toutefois confiante et est convaincue que des guides peuvent être créés malgré la complexité de la tâche. Elle pense que des orientations générales simples à comprendre sont nécessaires. Pour elle, opter pour des matériaux renouvelables est l’une de ces orientations.

« La question n’est plus vraiment de savoir dans quels cas le bois est le matériau adéquat, » explique-t-elle. « Il n’existe plus aucune barrière technique à l’utilisation de celui-ci. Aujourd’hui, on peut construire une tour de 85 mètres en bois. En fait, il est toujours le matériau adéquat. Il est d’origine biologique, il est renouvelable. Il répond à tous les critères que les gens se fixent pour le lieu dans lequel ils ont envie de vivre. » 

Créer les orientations

Certaines orientations semblent être en projet et se présentent sous différentes formes. En Allemagne, le professeur Annette Hafner et son équipe de la chaire pour des bâtiments écoénergétiques basés à l’Université de la Ruhr, à Bochum, développe un outil qui aide les municipalités à estimer la quantité de gaz à effet de serre qu’elles économiseraient si elles augmentaient la proportion de maisons en bois sur leur territoire. Cet outil fournit un plan numérique détaillé de tous les bâtiments d’une municipalité, puis étudie la meilleure façon d’optimiser chaque bâtiment d’un point de vue climatique. Cela inclut une étude du type de bâtiment, de l’âge de celui-ciet de la nécessité ou non d’effectuer des rénovations. De cette façon, une ville saura où et quand construire, et avec quels matériaux.

Ce type d’outil sera essentiel pour aider les villes à réussir leur transition vers le développement durable en optant pour des matériaux renouvelables. Mais qu’en est-il des autres plus traditionnels ? 

« Des progrès ont été réalisés dans le béton et l’acier et c’est positif, » déclare Sabine Leopa, faisant référence à de nouvelles innovations visant à réduire les émissions de ces deux types de matériaux.

« Ils peuvent également être récupérés et réutilisés, ce qui est une bonne chose, mais leur revalorisation nécessite de l’énergie et ce point ne fait pas toujours partie des discussions aujourd’hui. On parle beaucoup des émissions opérationnelles, mais pas des émissions emprisonnées. »

Les émissions opérationnelles sont les émissions liées au chauffage, à la climatisation et au fonctionnement d’un bâtiment. Les émissions emprisonnées incluent les émissions liées à l’approvisionnement en matières premières, à la fabrication des composants et à tout ce qu’implique la construction en elle-même.

Et c’est là que le bois et les matières d’origine biologique constituent un solide avantage.  Elles sont renouvelables, stockent le carbone et leur processus de production produit un taux relativement bas d’émissions.

Préparer la transition vers le bois

« Si nous voulons simplifier les choses (et nous devrons probablement le faire pour guider tout le monde dans la bonne direction), nous devons toujours choisir le bois, et uniquement celui provenant de forêts gérées durablement, » ajoute Sabina Leopa.

Mais cette solution comporte également son lot d’ enjeux. Une transition rapide vers la construction en bois peut engendrer des problèmes pour tout le secteur de la construction.

« Nous devons poser les bases d’une transition dans ce secteur. Il faut passer d’une  construction traditionnelle vers un modèle de construction d’origine biologique. Mettre en place une stratégie adaptée est indispensable à une transition rapide, » assure Sabina Leopa. 

Et d’ajouter qu’elle est convaincue des avantages considérables d’une transition réussie. La prochaine étape consistera à s’assurer que les composants des bâtiments existants puissent être réutilisés dans de futurs bâtiments. Les villes évoluent et s’adaptent en permanence et leurs bâtiments doivent en faire de même.  Normaliser les composants peut être une solution.

Réutiliser les éléments de construction

« Voyez-le comme un jeu de LEGO, » explique Sabina Leopa. « La boîte utilisée pour réaliser un projet contient de nombreuses pièces, mais vous pourrez ensuite réutiliser ces pièces pour réaliser un autre modèle. Cela ne va pas brider la créativité, mais au contraire permettre une certaine souplesse pour construire quelque chose de neuf avec les mêmes pièces au lieu de rechercher de nouvelles ressources en grandes quantités, », ajoute-t-elle.

Urbasofia, l’organisation au sein de laquelle elle travaille, pense qu’on peut y arriver. Urbasofia travaille en étroite collaboration avec l’Union Européenne dans de nombreux projets et a vu les effets extrêmement positifs que pourrait avoir l’établissement de directives et même de règlementations par l’Union Européenne.

« Si l’Union Européenne définit des objectifs et des financements, alors les gouvernements et les villes veilleront à s’y conformer, » déclare Sabina Leopa.

Alors que l’avenir se dessine en bois, il est également clair que la transformation doit être gérée le mieux possible. Si la transition est réussie, les émissions liées aux bâtiments peuvent être radicalement réduites et atténuer le changement climatique, en ligne avec l’objectif des Nations Unies de maintenir le réchauffement à + 1,5 °C. La course est désormais engagée.

Stora Enso est l’un des membres du consortium pour le projet Build-In-Wood, un projet européen Horizon 2020 visant à améliorer la durabilité de la construction en Europe.



1 UN Climate Change, 2020: Urban Climate Action Is Crucial to Bend the Emissions Curve (Conférence des Nations unies 2020 sur le changement climatique : Une action climatique urbaine est cruciale pour infléchir la courbe des émissions) https://unfccc.int/news/urban-climate-action-is-crucial-to-bend-the-emissions-curve

United Nations Environment Programme (2021). 2021 Global Status Report for Buildings and Construction: Towards a Zero emission, Efficient and Resilient Buildings and Construction Sector. Nairobi. https://globalabc.org/our-work/tracking-progress-global-status-report